Loin de Chandigarh de Tarun J Tejpal
L'Inde du Nord à la fin des années 1990. Un journaliste et sa femme, Fizz, partagent, depuis quinze ans, une intense passion, très sensuelle, très charnelle. Jusqu'au jour où, dans leur maison accrochée aux contreforts de l'Himalaya, le narrateur découvre soixante-quatre épais carnets, le journal intime et impudique d'une Américaine, Catherine - ancienne propriétaire des lieux -, dont la lecture va peu à peu détruire son couple...
J'ai bien apprécié cette lecture. J'aime beaucoup l'Inde et sa
littérature mais parfois je suis déçue. Cette fois malgré quelques
appréhensions j'ai aimé ce roman.
Certes il faut avouer que dans la
première moitié du livre l'action est reléguée au second plan. On est
centré sur le couple du narrateur avec leurs vies. En effet ils vivent
une relation très physique à la limite de l'addiction. On voit aussi le
travail d'écrivain du narrateur qui tente sans cesse d'écrire un chef d'œuvre sans jamais y parvenir.
Lorsqu'il découvre les carnets de Catherine le roman prend une autre tournure.
On
découvre alors la vie de Catherine, femme libérée du début du siècle,
et sa passion dévorante pour un homme. Dans le même temps c'est notre
narrateur qui est happé par le récit de Catherine, au point qu'il se
sépare de son épouse. Au final là est la clé du roman. Les passions sont
très intenses mais se terminent brutalement.
C'est au final un peu
pessimiste car aucun des personnages n'est réellement amoureux. La
passion physique finit tôt ou tard par disparaitre. Il ne reste ensuite
plus rien.
J'ai donc vu ce roman avant tout comme une réflexion
philosophique, une démonstration de l'auteur, qui conclut avec une
merveilleuse dernière phrase du roman, écho à la première phrase.
Au delà de la philosophie, j'ai beaucoup aimé les passages descriptifs sur l'Inde, tout est très bien représenté. J'ai parfaitement visualisé les paysages.
Je conseille donc ce roman, je l'ai trouvé très intéressant, l'écriture est très poétique et jamais vulgaire, cela m'a fait réfléchir tout en me laissant bercer par les mots.